Les établissements hospitaliers ne manquent pas vraiment, à Falbourg. En plus de l'hôpital public, plusieurs cliniques privées permettent aux habitants d'être bien soignés. Parmi elles, celle de Saint-Mathieu pourrait sembler anodine. Relativement moderne, une belle façade de prime abord. Deux étages concentrent plusieurs spécialités. Oncologie, gériatrie, stomatologie...
Mais que s'y passe-t-il réellement ? Combien de personnes ont connaissance d'un complexe souterrain secret, s'étendant sur plusieurs niveaux ? Et sait-on qui dirige vraiment cette clinique ? Le directeur ? Le conseil d'administration corrompu ? Ou le docteur Ormano, froid médecin en chef du service de psychiatrie ?
La clinique Saint-Mathieu travaille sur les effets de plantes inconnues trouvées dans la zone brumeuse et ramenées par un baroudeur qui connait mieux que personne cette région anormale. Médecins, chercheurs et personnel infirmier oeuvrent de concert, souvent dans l'illégalité, pour des applications pratiques, des avancées scientifiques... et leurs désirs pervers sous couvert de médecine.
Le conseil d'administration a des liens privilégiés avec la direction de la prison pour l'obtention de divers "matériaux organiques", nécessaires aux travaux de recherches. De même, la directrice de l'institut privé de Borneuil fournit parfois certaines jeunes femmes pour des expériences particulières. Les crapules, malfaiteurs et criminels sévissant dans la rue du couvent ou le secteur de l'autoport tirent des bénéfices à fricoter avec cette clinique.
Plusieurs membres du conseil d'administration habitent dans le lotissement maudit du centre ville ainsi que dans le beau quartier tristement célèbre de Bellevue, à Lumon. Cela, sans parler des relations qu'entretiennent certains chercheurs avec les habitants du village sans nom, perdu dans la brume épaisse de l'incongruité.
Mais tout ceci est secret, caché. Personne n'entend les cris de douleur, les suppliques et les hurlements de frayeur. Ces choses restent confinées dans le sous-sol de l'honorable clinique. Qui irait soupçonner que des chambres aveugles accueillent des patients des deux sexes pour des tests cliniques hors déontologie ? Qui pourrait penser que, plus bas encore, des chercheurs autorisent des expériences inhumaines sur des cobayes non consentants ? Que des découvertes défiant les lois habituelles de la biologie, la chimie et la génétique permettent des mutations dans des laboratoires à l'abri de tout regard ? Que des créatures étranges et malveillantes sont cloitrées dans de sordides cellules, étudiées sous toutes les coutures ? Personne... On ne pourrait croire là qu'à une légende urbaine...